mercredi 11 juin 2014

Mieux taire, Armand Dupuy, parler poème, écrire peinture, Aaron Clarke

Nous avons reçu samedi 7 juin le poète Armand Dupuy et le peintre Aaron Clarke.
Inutile de dire que ce furent moments passionnants. En partie grâce à eux, bien entendu.
Eux, lui.
Comprend qui peut.
Ecritures jumelles.
Peintures dédoublées.
Être double est à la fois bonheur et inquiétude, entre la table d'écriture et l'atelier.
L'artiste et poète a su nous parler de ses interrogations et Yann Miralles a su aussi donner à entendre une lecture très fine de l'oeuvre d'Armand Dupuy.
Quant à Aaron Clarke, son travail et sa générosité nous ont touchés.
L'exposition était belle et la grange toute parée des peintures d'Aaron semblait plus grande. Vaste ouverture où d'étranges animaux courent en tous sens.
Les personnes présentes, trop rares, sont reparties avec une oeuvre sous le bras! Merci au peintre.
Et sur le mur de la tour s'enroulent encore les animaux d'Aaron.


Ce qui pose question, outre la dualité peintre-poète, c'est l'acharnement inquiet des deux, leur insatisfaction et en même temps l'accomplissement parallèle d'une oeuvre jumelle.
De l'une à l'autre, le même chemin se trace, comme dans la maison, le chemin qui mène à l'atelier et ramène aux pièces où vit la famille.
Depuis La tête pas vite, aux éditions Potentille, jusqu'à Mieux taire, un creusement de la langue a lieu.
Comme dans la toile, qu'elle soit sur chassis ou bâche, un recouvrement et en même temps, un désir de répéter jusqu'à enfin trouver l'arrêt, ce qui ne signifie pour A.C un état de satisfaction, mais plus simplement, d'achèvement.
Mieux taire aux éditions Aencrages parle de la peinture dans le poème et une citation de Bram van Velde accompagne à la fois le beau travail de Jean-Michel Marchetti et celui du poète A.D.
 "Quand je vais vers la toile, je rencontre le silence."
Pour finir lire et relire Armand Dupuy pour ne pas céder au découragement.
Celui, par exemple, éprouvé devant si peu de personnes venues l'écouter samedi. Public de poètes, certes, mais où sont les autres?
Si les choses sont ainsi, allons-nous baisser les bras?
Amis de la Petite Librairie, où êtes-vous en ces temps brûlants?

 avec Rilke

On berce et pleure dans ses pelures, son tou-
jours plus petit dedans - l'oreille muette
est l'autre nom du blanc, juste un
oiseau rentré. J'attends ce qui viendra
mais le jour peine aux fenêtres, même 
se plie. Tout me laisse plus seul ici.

Armand Dupuy, mieux taire, Aencrages & co






2 commentaires:

  1. Très belle attention portée à une oeuvre qui double la mise à vie, à voix ! Quand on habite à l'autre bout de la France, on ne regrette qu'une chose: c'est de ne pas avoir la petite librairie des champs dans les parages mais on est tout près, très près de ce qui s'y fait parce que c'est ce qui compte.

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  2. Merci !
    La poésie parfois se rebiffe...
    Mais des réactions comme la vôtre avons besoin pour poursuivre!
    Amitiés,
    Sylvie Durbec et la Petite librairie...

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