Chers amis de la Petite Librairie des Champs,
La petite Librairie rouvrira ses portes d'hiver avec un grand souffle venu du Nord!
NORVEGE, SUEDE et FINLANDE seront à l'honneur.
Cette journée,
nous la commencerons par un repas nordique partagé!
Ce qui nous permettra de faire connaissance et d'inaugurer les petits noëls.
Nous pourrons échanger déjà sur ces 3 pays nos représentations et la réalité...
Il y aura aussi une expo de photos et poèmes manuscrits encadrés de Sandrine Cnudde + sa lecture, de retour de Norvège...
Egalement des lectures de Kristina Haataja ( poètes françaises traduites en finnois, ses propres oeuvres...) et
de Susanna Lehtinen, et de Kirstin Tillberg, plasticiennes.
Une poète occitane 'Anna Clément avec "La glace et le soleil" , un livre d'artiste créé en octobre 2011 avec la peintre norvégienne Maj-Siri Österling. Les poèmes sont en quatre langues: occitan, français, norvégien et tornedalien (langue minoritaire du Nord)
Table de livres évidemment.
AG la veille...17 heures au Moulin Brûlé.
mercredi 31 octobre 2012
lundi 22 octobre 2012
Rennes, la poésie, le brouillard, aujourd'hui comme hier
La poésie a une maison.
La poésie a un jardin.
La poésie a des oiseaux.
Qui chantent et sont vivants.
La poésie est vivante.
La poésie a une cuisine.
Il y a des poètes maigres.
La poésie a un cimetière.
Il y a des poètes morts.
Il y a des poètes voraces.
La poésie a un canal.
La poésie est une maison.
La poésie est un jardin.
Il y a des décombres.
La poésie est une cuisine.
La poésie est un canal.
Il y a beaucoup de mots.
Canal cuisine cimetière.
La poésie est un dictionnaire.
SD, inédit
Lien possible pour suivre le journal de résidence de SD à Beauséjour:
jeudi 18 octobre 2012
A Nantes, Thomas Bernhard chez Orphée
A Nantes Festival Midiminuit.
Et la rencontre, comme en arrière revient une ombre, de Thomas Bernhard, dont les poèmes revivent grâce au renouveau de la collection Orphée/La Différence, Sur la terre comme en enfer, dans une belle traduction de Suzanne Hommel. Retrouvaille émouvante.
Et certes, j'ai aussi acheté de la poésie vivante (entre autres Camille de Toledo), mais revoir le nom de T.B. sur un livre est réconfortant. Et après avoir lu ces derniers temps beaucoup de poésie italienne et rencontre souvent des pères et des mères célébrés par des poètes aussi différents que Pasolini, Anelli ou Caproni, je découvre ce court poème de Thomas Bernhard:
Souvenir de la mère morte
Dans la chambre mortuaire repose un visage blanc, tu peux le soulever
et le porter chez toi, mais mieux, tu l'enfouis dans la tombe des parents,
avant que ne vienne l'hiver et qu'il ne couvre de neige le beau sourire de ta mère.
Et la rencontre, comme en arrière revient une ombre, de Thomas Bernhard, dont les poèmes revivent grâce au renouveau de la collection Orphée/La Différence, Sur la terre comme en enfer, dans une belle traduction de Suzanne Hommel. Retrouvaille émouvante.
Et certes, j'ai aussi acheté de la poésie vivante (entre autres Camille de Toledo), mais revoir le nom de T.B. sur un livre est réconfortant. Et après avoir lu ces derniers temps beaucoup de poésie italienne et rencontre souvent des pères et des mères célébrés par des poètes aussi différents que Pasolini, Anelli ou Caproni, je découvre ce court poème de Thomas Bernhard:
Souvenir de la mère morte
Dans la chambre mortuaire repose un visage blanc, tu peux le soulever
et le porter chez toi, mais mieux, tu l'enfouis dans la tombe des parents,
avant que ne vienne l'hiver et qu'il ne couvre de neige le beau sourire de ta mère.
mardi 16 octobre 2012
Philippe Jacottet
LA VOIX
Philippe Jaccottet
avec cette voix sourde et
pure un si beau chant ?
Serait-ce hors de la
ville, à Robinson, dans un
jardin couvert de neige ?
Ou est-ce là tout près,
quelqu’un qui ne se
doutait pas qu’on l’écoutât ?
Ne soyons pas impatients
de le savoir
puisque le jour n’est pas
autrement précédé
par l’invisible oiseau.
Mais faisons seulement
silence. Une voix monte,
et comme un vent de mars
aux bois vieillis porte
leur force, elle nous vient
sans larmes, souriant
plutôt devant la mort.
Qui chantait là quand
notre lampe s’est éteinte ?
Nul ne le sait. Mais seul
peut entendre le cœur
qui ne cherche la
possession ni la victoire.
mercredi 10 octobre 2012
Ce soir avec Smouroute on reste à Rennes, Maison de la Poésie, où deux poètes vont jouer à Smouroute perché
On ne part pas
chat enfermé dans le motif
des dromadaires en croix
cerné de noir comme un rire
au-dessus de toi je le vois.
en porte-voix du bonheur des soirs
avec le vent tout le vent des nuits
qui fait danser le peintre Guy
qui va vient qui rêve qui raconte
ce que c'est qu'un voyage en couleur
au chemin du singe vert sans peur!
chat enfermé dans le motif
des dromadaires en croix
cerné de noir comme un rire
au-dessus de toi je le vois.
en porte-voix du bonheur des soirs
avec le vent tout le vent des nuits
qui fait danser le peintre Guy
qui va vient qui rêve qui raconte
ce que c'est qu'un voyage en couleur
au chemin du singe vert sans peur!
Sylvie Durbec, La huppe de Virginia, édition Jacques Brémond
Smouroute un jour a avalé
sa langue
regarde encore plus
le dedans
se parle de l'intérieur
Polonais Bachi Bouzouk
c'est sa langue à lui
sa langue de chat
qu'on donnera pas
c'est pour les morts
qu'on garde au chaud
une langue d'intérieur
ça se prête pas
c'est comme un appareil
dentaire
qu'on a pas eu
les mêmes qu'on met
dans la bouche des enfants
pour redresser les dents
c'est l'accent d'enfance
qu'on a gardé
les dents de travers
Nathalie Guen, inédit
jeudi 4 octobre 2012
Lucetta Frisa
Ritorno
alla spiaggia (extrait)
(…)
la mia
passeggiata com’è tranquilla
vicino
al mare tranquillo il mio respiro
la mia
coscienza tranquilla e infelice
saluto
i conoscenti con la mano
ciao
che stai facendo qui
ammazzo
il tempo
con
le frasi pensate
da una
panchina
da
una strada
da una
casa
la
compagnia è il loro ingenuo segreto
l’image
qu’est-ce
que l’image
quand
la vie
vient
sur nous
et
plus rien
que
son pas
de
passante
pressée
ce que
je dis
est
une larme…
se questa
passeggiata torna a capo
e
nell’acqua marina vedo
una
sagoma che mi somiglia
sono
dentro una sfera il mondo
è una
rotonda lacrima uno specchio
concavo
dappertutto e non c’è scampo.
Pour
voir devant
le
voir se retirer
mais
le regard
est
l’eau
où le
monde
se
noie
et
nous
avons
soif
dans
la lumière
ora
con chi sto camminando? con mia madre
e
tutti i morti amati e i vivi
così
lontani
con i
ricordi di chi cammina
e di
chi ha già camminato possedendo
il
respiro perdendolo a ogni passo
Les
vers en français sont de Bernard Noël
mercredi 3 octobre 2012
Alda Merini, Mare
MER
Je marche sur mes eaux de femme.
Je t’expliquerai qu’il y a une mer salée
et une mer pleine d’amour.
La ligne de démarcation a été ma poésie.
Avec elle j’ai divisé les mystères de la mer
et mon propre mystère.
Cependant j’ai compris que dans les petites
choses,
comme ma modeste maternité,
il existe des mers infinies.
Où s’alternent seiches et larmes,
des choses jamais vues et grandeur de Dieu.
Et j’ai compris que la poésie est inutile.
Comme la beauté de la mer,
si on ne pense pas à qui l’a créée
qui est un grand mystère.
Alda Merini, Dopo tutto anche te, Après tout même toi,
Oxybia Éditions, 06620 Le Bar-sur-Loup, 2009, pp. 80-81. Traduction française
de Patricia Dao.
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